Vashee, Tafe et Heretu, trois artistes polynésiens ont décidé de nous faire plaisir en cette fin d’année, en regroupant leurs dernières créations dans un même lieu, salle Muriāvai. Convergence, le nom de l’exposition nous invite donc à explorer le point de confluence entre ces trois univers artistiques…

Une convergence est définie comme le fait de tendre vers un même but ; elle peut aussi être définie comme le fait de présenter des analogies et des points communs. C’est sur ce thème que les trois artistes s’expriment, chacun à sa façon pour qu’au croisement de leurs différences naisse comme une évidence. Un lien. Un trait d’union. La valorisation du patrimoine iconographique polynésien. Avant que leurs œuvres ne fusionnent à la Maison de la culture, chacun, nous explique son projet.

Vashee

Vahaeinui Doom, alias Vashee, est un artiste plasticien et illustrateur. 2022, marque un tournant pour l’artiste, avec sa première exposition en solo à la galerie Au Chevalet. En 2023, il est lauréat du concours résidence d’artiste 2023 à la Cité internationale des arts de Paris.

Fraichement débarqué de la métropole, il revient avec dans ses bagages des œuvres inspirées par ses rencontres et ses découvertes culturelles.

« Il y a l’avant Paris, le pendant et même une œuvre qui annonce la suite. Je présente une série de toiles sur le thème de l’océan et des Australes réalisée avant de partir en France. Sont à découvrir également des tableaux issus de mon séjour à la Cité des arts et fortement inspirés par mes rencontres et la convergence des cultures. J’ai mixé par exemple des motifs des Australes avec des motifs iraniens.

Ces toiles peintes dans mon atelier à Paris sont le résultat de tout ce que j’ai pu manger avec mes yeux ! Enfin, il y a quelques sculptures réalisées à partir de plastique recyclé. »

Tafe

Tafetanui Tamatai, connu sous le nom de Tafe, artiste plasticien, a fait sa première exposition en solo en avril 2022 à la galerie Winkler après avoir vécu une expérience en résidence à la Cité internationale des arts de Paris. Membre du collectif Hamani Lab, Tafe réalise et expose régulièrement son travail lors d’expositions collectives et d’évènements culturels.

« Pour cette exposition, je présente une quinzaine de toiles issues de techniques mixtes et inspirées des figures emblématiques du Kamasutra du temple Khajurâho en Inde. Cette idée de transposer ces personnages est née il y a un an avec ma sculpture du dieu A’a revisitée sur ce thème. Ça a été le point de départ, d’une série de tableaux « Ero’ti’i » dans laquelle les personnages de scènes érotiques convergent avec nos divinités traditionnelles. »

Heretu

Heretu Tetahiotupa, figure emblématique moderne du tatouage marquisien, coréalisateur du documentaire primé « Patutiki, l’art du tatouage des îles Marquises » et musicien est un artiste polyvalent. C’est sa première participation à une exposition artistique.

« A travers ma peinture et aussi une flûte nasale pyrogravée, je propose une réflexion théologique et sociétale d’un marquisien face à l’arrivée d’une nouvelle culture qui va profondément impacter la sphère sociale, culturelle et spirituelle. Nous sommes la conséquence de cette confluence de deux courants qui se rencontrent. En utilisant le tapa et la pyrogravure, j’ai voulu recréer un métissage à la fois technique et symbolique. Je ne fige aucune interprétation et laisse chacun imaginer sa version. »