L’aquarelliste, portraitiste et illustratrice, Ā’amu, nous invite à venir découvrir son univers artistique à travers 18 aquarelles et trente-deux toiles peintes à l’acrylique. Pour sa « première » en galerie, l’artiste a choisi de présenter des œuvres significatives de ses inspirations : son amour pour la Polynésie, son goût pour l’histoire et les légendes sans oublier sa passion pour les portraits.

«Autodidacte, je n’appartiens à aucun mouvement, aucune école d’art. Je peins ce qui me plait et quand ça me plait, c’est-à-dire très souvent !» lance Ā’amu, revendiquant ainsi sa grande liberté d’expression. « Mes peintures et mes dessins reflètent mon intérêt pour la culture polynésienne, une culture qui résonne en moi tout le temps, d’où le titre de cette exposition, Résonances polynésiennes.»

Des portraits en monochrome

Ce qui touche Ā’amu ? Ce sont aussi les personnes et particulièrement celles qui agissent ou qui ont agi pour la culture polynésienne. La peintre aime leur rendre hommage en croquant leur portrait à l’aquarelle. Ainsi, les visages d’Henri Hiro, de Jean-Claude Teriierooiterai, d’Aimeho, de Jean-Marc Pambrun sont passés sous les tracés précis des pinceaux de l’artiste et celui de Bobby Holcomb est à découvrir dans cette exposition. . « J’aime le monochrome. Je trouve que les portraits ont une densité que l’on ne peut égaler avec les couleurs. J’utilise le pigment naturel de la terre de Sienne sur du coton blanc. J’apporte beaucoup d’attention aux regards. C’est un travail fascinant. »

Un goût pour l’histoire et les légendes

Ā’amu aime varier son travail et faire des allers et retours entre les portraits et les tableaux en couleur, peints à l’acrylique et mettant en scène la beauté des paysages, de la faune, de la flore, la protection de l’environnement… « Certains éléments de l’histoire me servent de point de départ pour une mise en scène qui prend finalement une dimension poétique. C’est le cas de l’histoire du Dieu A’a, une sculpture en bois offerte aux anglais par les habitants de Rurutu. Depuis presque 200 ans, cette statue est exposée, au British Museum à Londres. Cette histoire m’a inspirée, et j’ai imaginé dans un premier tableau, ce dieu Polynésien de la création dans le froid et la neige d’Angleterre. En 2020, j’ai peint son évasion et en mars 2021, je l’ai fait revenir à Rurutu dans une nouvelle peinture. Pour la petite histoire, en octobre 2021, le British Museum a accepté de restituer de manière momentanée cette sculpture à Tahiti car le Musée de Tahiti et des Îles, une fois restauré pourra offrir des conditions optimales de conservation à l’œuvre. » Ā’amu est aussi connue pour illustrer les légendes polynésiennes, comme par exemple,  celle écrite par Patrick Chastel «Hiro et Hina, Balade au cœur des légendes de Bora Bora et autres îles ». « Les légendes constituent une clé d’entrée très privilégiée pour découvrir une culture. On rentre dans l’oralité et on comprend comment les anciens expliquaient les lieux. » De nouvelles versions de ces illustrations sont également exposées à la galerie Au Chevalet.

Qu’il s’agisse d’illustrer des légendes, de croquer des portraits ou de peindre des bouts d’histoire, des lieux, des scènes polynésiennes, c’est toujours avec une grande sensibilité et intensité qu’Ā’amu s’exprime à travers son art. Ne ratez pas cette exposition, du 19 au 26 novembre 2022 à la Galerie Au Chevalet.

Vernissage samedi 19 novembre à partir de 8 heures.

Isabelle Lesourd
Textes et photos