Vaihere enseigne une de ses passions, le dessin (art graphique traditionnel), au Centre des Métiers d’Art (CMA) de Polynésie, une passion qui l’accompagne depuis toujours. «Pour moi le dessin est un talent à la portée de tout le monde dès que l’on tient un crayon entre les doigts ! ». aime dire l’artiste. En 2011, elle obtient son diplôme du CMA (option sculpture) puis celui de l’école supérieure d’art et de design de Toulon Provence Méditerranée en 2014. En même temps,  Vaihere se passionne pour une autre forme de dessin, le tatouage. Elle tatoue à Mana Tahiti Tatau, devient membre de l’association Polynésia, organisatrice entre autres de l’un des premiers festivals de tatouage polynésien en France (Saint Mandrier et Porquerolles). Faisant partie d’une famille de prothésistes dentaires, elle décide de se former à son tour à ce métier, comme apprenti prothésiste en 2015 au CFA de l’école du Beausset.

Sa démarche artistique évolue avec ses préoccupations qui se centrent principalement sur l’Humain, surtout le « Nous ». Le « Nous » d’hier, d’aujourd’hui et celui de demain. Elle trouve son inspiration autour d’elle et aime inviter les gens à se poser des questions sur toutes sortes de thèmes en regardant ses œuvres. « J’aime penser que mes œuvres suscitent des questionnements chez ceux qui les observent ; que ce soit par l’étonnement, l’appréciation, l’incompréhension ou même l’indifférence ! C’est ce que j’explique dans mon livre To’u Manao. Je traite mes sujets tantôt avec légèreté tantôt avec gravité avec le médium répondant au mieux à mes envies. » Peinture, acrylique, stylo, projections vidéo, cire, bois… ses supports artistiques sont choisis en fonction de ses sujets afin d’être le mieux adapté à sa pensée.

En juin 2022, Vaihere Tauraa fait partie des quatre artistes polynésiens sélectionnés pour exposer leurs créations au salon Révélations à Paris, la biennale Internationale des Métiers d’Art et Création française. Vaihere y présente une œuvre individuelle qui met à l’honneur la couronne polynésienne qui symbolise pour elle le rassemblement et la transmission du savoir-faire. L’artiste réinterprète la couronne locale en l’imaginant avec des écailles de poisson et des matières récupérées appelés « déchets » pour d’autres.