Omaira TUIHANI est une femme discrète et sincère. Une véritable touche-à-tout, qui aime s’exprimer au travers de la gravure, de la sculpture, de la peinture.

Originaire de Tahiti, elle dessine depuis ses 15 ans et a suivi une formation au CMA pendant 3 ans. Option gravure/ sculpture en première année puis la deuxième année avec le BPMA.

Elle a fait partie des quatre artistes diplômées du Centre des métiers d’art de la Polynésie française à exposer parmi vingt-deux autres au Musée de Tahiti et des Îles dans le cadre de « Fa’aiho, ta’u tufa’a, regards d’artistes contemporains » en avril 2021.

 

Hoe, Piti, Toru : polysémie artistique

Dans le cadre de Fa’aiho, elle avait exposé trois œuvres nommées Hoe, Piti et Toru.

« Le nom de mes œuvres ? Pour le collier aux motifs australs qui comporte des références explicites à la navigation [la voile et la rame], j’ai souhaité un jeu de mots entre Hoe, la rame, et Hō’ē, le chiffre un.

Puis Piti et Toru se sont ensuite imposés à moi. » Pour filer la métaphore, nous pourrions voir dans la couleur du diptyque Piti entourant le tiki une référence aux  foisonnantes fleurs jaunes de l’arbre tropical pītī (Tecoma stans, communément appelé Bois pissenlit, Bois Caraïbes ou Trompette d’or). Hoe, piti, toru, comme une scansion murmurée, une affirmation sereine en pleine progression. Une projection de la route à venir, un pas après l’autre. Le prisme démultiplicateur. Nous aimons y voir les sonorités et le rythme  d’une énumération, d’une accumulation. Toute la symbolique finalement du travail foisonnant et prolifique de l’artiste. « Cette polyvalence dans notre pratique artistique et artisanale nous vient vraiment de notre formation au Centre. Le CMA nous a ouvert l’esprit. On nous a poussés à être touche-à-tout, et on l’est restés. C’est désormais une sorte d’équilibre. » Un beau moyen de ne pas tomber dans la routine et d’être toujours là où on ne les attend pas forcément.