Brenda Tahianohopu Tihoni est née à Tahiti il y a 47 ans, d’un père originaire de Rimatara aux Australes et d’une mère Marquisienne.

En parallèle de sa vie de formatrice des adultes dans le domaine de l’orientation et de l’insertion professionnelle depuis 1999, Brenda Tihoni crée, écrit et compose. « J’ai appris à jouer de la guitare à l’âge de 10 ans en cachette et en silence pour ne pas fâcher papa qui était contre. »  À 17 ans, elle remporte plusieurs prix (interprète, composition, écriture, voix…) lors d’un concours lancé par le Ministère de la santé.

La compositrice Maeva Bougues lui fait savoir qu’elle a un don. Brenda le sentait déjà : « Je ne comprenais pas cette facilité que j’avais à composer et à écrire. Je n’avais même pas besoin de réfléchir. Tout se déclenchait facilement. Il fallait que les mélodies et les histoires se bousculent dans ma tête pour que je sois productive. Écrire trois chansons et un scénario en même temps était pour moi comme un jeu. » Un don qui la perturbe, mais ce qui la trouble et l’affecte le plus, c’est l’incompréhension et l’indifférence des artistes confirmés et reconnus de l’époque à son égard.

Souffrant de cette non-approbation de ses pairs, Brenda enfouit cette aptitude artistique pendant vingt ans, jusqu’au jour où la perte de sa sœur réveille en elle ce qu’elle a refoulé. Elle décide alors d’accepter ce don et d’en faire son allié que ce soit dans sa vie personnelle comme professionnelle. « Je me suis dit que je n’avais pas besoin d’être reconnue. J’ai écrit un spectacle, et fait jouer aussi mon premier scénario écrit à l’âge de 17 ans, Teora, dédié à ma sœur Raumearii. Il a été interprété par le groupe Te honu iti e de Tracy à San José en Californie. Puis, j’ai écrit et composé en langue tahitienne la comédie musicale, Na maeha fero o te hau qui a été jouée au Grand Théâtre de la Maison de la culture. » Sur sa lancée, Brenda signe plus tard le scénario d’une pièce de théâtre « Maeva », jouée à plusieurs reprises en Polynésie.

Aujourd’hui, Brenda jouit de sa créativité artistique débordante dans le cadre personnel et professionnel, ici ou ailleurs. « Je peux être au mois de mai en France et la semaine suivante sur un autre projet aux États-Unis car l’art, on le sait, n’a pas de frontière. »  Cette femme très active a créé également en 2018 Tamaeva à Moorea, un espace de loisirs artistique et culturel où l’on « tramuse » c’est-à-dire, on travaille en s’amusant. Il s’agit d’un espace où toutes les générations et les ethnies se rencontrent et partagent la culture. Ce lieu culturel offre la possibilité d’apprendre, de comprendre et d’échanger autour de la culture polynésienne. La transmission est cœur du programme Tupuna Kultur Week.

C’est dans ce centre, que Brenda rencontre Eve Delcambre, harpiste ; de leur amitié combinée à leurs talents est née le duo Vevo. Vevo signifie « écho » en Tahitien. Ce délicieux mélange nous transporte dans un univers de douceur et de beauté en mêlant la voix grave et sereine de Brenda au son angélique de la harpe d’Eve.

« Je remercie Maeva Bougues, Andy Tupaia et Iriti Hoto qui ont été attentifs à mon égard et m’ont témoigné leur  respect artistique. Je remercie aussi Adélina Hanere, Tamara Tauhiro, Alain et Muriel de Zik Prod, Eve Delcambre, Sami, Mareva et tous les autres artistes aux âmes humbles : Māuruuru de rester comme vous êtes. »