Gaya est un plasticien passionné et singulier qui décide en 2003 de partir s’installer et créer à Tahiti, en Polynésie française. Cet artiste autodidacte s’est perfectionné au fil des années pour maîtriser de nombreuses techniques traditionnelles ou contemporaines. Cherchant à se renouveler en permanence, à explorer de nouvelles approches artistiques et ne cherchant pas à se limiter dans un style unique, il fait des choix artistiques aussi multiples que les sujets qu’il aborde.

Si, au premier abord, Gaya semble se distinguer par sa pluralité et son éclectisme, l’ensemble de son œuvre reflète un univers bien particulier, mêlant poésie, humour, interaction entre l’individu et son environnement, mixité des cultures, religion, amour, sexualité, vie, mort… Finalement, il n’est question que d’humanité, peu importe l’endroit où il se trouve… Sa démarche s’inspire donc de l’actualité du monde en général et, en particulier, de la Polynésie d’aujourd’hui, dans sa beauté naturelle, sa culture ancienne et ses clichés, mais aussi dans ses problématiques contemporaines. La Polynésie, en effet, malgré son image exotique, suit l’évolution du reste du monde… Dans cette optique souvent centrée sur Tahiti et ses îles, Gaya traite ainsi d’autres thèmes forts et rarement abordés dans le Pacifique, mais qui reflètent pourtant une réalité contemporaine et universelle.

Les créations de Gaya sont alors souvent profondes, riches en symboles et métaphores, se prêtant à plusieurs niveaux de lecture, dans un univers ambigu, quelques fois déroutant, mais toujours fascinant ! Ses interrogations sont traitées stylistiquement sous la forme de fables sombres restées ouvertes, où pathos et innocence se mêlent et où les beautés naturelles rivalisent avec les compositions artificielles. Son travail se révèle à bien des égards troublant et d’une rare complexité. Les lignes luxuriantes de ses œuvres sont comme des étirements de sa pensée arborescente, multipliant les strates et les mélangeant dans une incroyable fusion créative qui semble insaisissable…